À propos de l’artiste
Le jeudi 13 octobre nous avons rencontré Issay Rodriguez, jeune artiste originaire des Philippines. La rencontre s’est déroulée au Centre Intermondes à La Rochelle. Nous avons pu découvrir son travail sur place et même en expérimenter une partie.
Dans sa pratique artistique, Issay utilise l’art et la technologie. L’artiste travaille sur la manière dont les émotions, les pensées ou bien encore certaines actions humaines ou animales, peuvent être transcrites de façon artistique grâce à la technologie.Son travail relie des fragments de souvenirs, de lieux et d’identités qui lui permettent de réfléchir sur la production d’images et d’objets en rapport avec le quotidien.
Un univers entre la nature la technologie et les humains
Issay nous a présenté un travail réalisé d’après des abeilles. En effet, elle a placé des capteurs de température et d’humidité dans les ruches des abeilles afin de récupérer une trace de tous leurs mouvement dans le but de réaliser une sculpture digitale. Ce travail, développé par le biais d’une initiative artistique collaborative (CC) co-fondée avec l’artiste Anjo Bolarda est un projet de recherche touchant les abeilles et la question de la sécurité alimentaire.
Loin d’être dans un discours écologiste qui opposerait technologies et environnement, elle met au service de nouveaux outils pour mieux comprendre et accéder à ce qui nous entoure, ce qui donne à sa pratique une immense dimension pédagogique. Dans cette continuité, Issay développe beaucoup son travail auprès de sa communauté et notamment dans des écoles.
Son travail qui tisse des liens entre des domaines rarement présentés ensemble permet d’introduire les jeunes générations à des enjeux en lien avec la technologie et la nature. Elle explore les moyens de les combiner avec des modes de production intemporels et classiques dans les domaines des beaux-arts comme le dessin et la peinture et des projets artistiques tactiles/sensoriels, parfois participatifs.
Dans l’imaginaire collectif le numérique, serait source d’un éloignement voire d’une fuite des espaces naturels par l’humain. Cette manière de passer par l’art et la technologie pour mettre en lien les humains et leurs espaces de vie est l’essence même de son travail. Par conséquent, elle utilise le plus souvent des outils numériques et s’inspire de la faune et de la flore des Philippines, dont elle est originaire, pour ses œuvres.
Atelier
Lors de notre rencontre, la moitié de notre temps ensemble était consacré à une pratique en lien avec son travail. Nous avons donc pu expérimenter, du dessin dans l’espace en réalité virtuelle. Le but était de représenter avec cet outil le lien que nous avions avec l’océan. Nous avions préparé des mots ou des poèmes au préalable. L’inclusion de ce lien avec l’océan dans notre expérience de la sculpture digitale a été difficile à cause d’un manque de temps et de connaissance du médium. Cette introduction ludique a cependant pu ouvrir nos horizons et nous laisser imaginer tout ce que nous pourrions faire en termes de création avec l’outil réalité virtuelle.
Compte-rendu réalisé par Inès Ben Nadry et Claire Gazet, étudiantes de la CPES-CAAP du lycée Valin