« La photographie, une façon de voir le monde dans les yeux de quelqu’un » cite Caroline Bénichou le jeudi 13 octobre lors de notre rencontre.
Cette galeriste française nous a présenté son métier ainsi que l’exposition Animalités qui a lieu au Carré Amelot jusqu’au 10 décembre. Dans le cadre de cette installation, elle fut commissaire d’exposition.
Caroline Bénichou représente 20 à 25 photographes ayant chacun des besoins et des niveaux de carrières différents. Son métier consiste à les aider à vendre leurs œuvres. Il y a un réel travail d’accompagnement avec les artistes, plus précisément, elle les aide à créer des expositions hors les murs de la galerie, trouver des galeries étrangères et des éditeurs. Le plus important pour elle, est d’établir une relation de confiance et de connivence avec chacun d’entre eux.
Pour trouver les artistes avec qui elle souhaite travailler, généralement, c’est qui fait la démarche et les repère en exposition, sur internet, plus rarement grâce à des portfolios ou bien à travers des publications dans des livres.
Caroline Bénichou nous a ensuite parlé de son parcours ou elle a suivi un master d’arts plastiques et de sciences de l’art à Sorbonne. A la fin de ses études, elle souhaite faire des livres de photographie et travailler avec le célèbre éditeur Robert Delpire. Voulant accomplir son grand rêve, elle envoie une candidature chaque mois pendant un an. Il a fini par la recevoir et elle est donc devenue son assistante. Elle collaborera avec lui durant 11 ans.
Elle est aussi l’auteure de plusieurs préfaces d’ouvrages de photographie (Mary Ellen Mark, Francesco Zizola, Marc Riboud,…).
A la fin de cette rencontre, la galeriste nous présente l’exposition Animalités dans laquelle nous avons pu préalablement observer chacune des œuvres exposées. L’exposition est constituée de photographies de trois femmes artistes qui se rejoignent sur le thème de l’animal en soulevant cependant des questionnements différents.
Caroline Bénichou insiste sur le fait qu’il y a très peu de femmes représentées dans le monde de l’art et plus particulièrement de la photographie
Magalie Lambert est une photographe française qui réalise des œuvres ou l’on voit les taxidermies d’animaux où elle vient graver dans le papier afin de retravailler la silhouette de l’animal en animal fantastique. Elle entretient un fort rapport entre la mort et le vivant au sein de ses œuvres.
L’artiste mexicaine Pia Elizondo présente des photographies sur l’enfermement des animaux au zoo de Mexico durant la période du confinement. Pour finir, la photographe Margot Wallard travaille le deuil par la photo en prélevant dans la nature suédoise qu’elle habite des animaux morts qu’elle scanne directement, ce qui crée une certaine étrangeté dans la relation directe que nous éprouvons avec la dépouille posée surla plaque.
Compte-rendu réalisé par Joseph Harnist et Léa Violette, étudiant.es de la CPES-CAAP du lycée Valin.